En Afrique centrale, la pauvreté et la criminalité sont souvent traitées comme des fatalités.
Pourtant, elles sont avant tout les symptĂŽmes dâun mĂȘme mal : lâabsence de perspectives Ă©conomiques durables, notamment pour la jeunesse.
Face Ă cette rĂ©alitĂ©, une solution existe, ancienne mais trop souvent nĂ©gligĂ©e : lâagriculture.
Longtemps rĂ©duite Ă une activitĂ© de survie ou perçue comme un secteur rĂ©servĂ© aux populations rurales et ĂągĂ©es, lâagriculture est en rĂ©alitĂ© lâun des leviers les plus puissants pour transformer durablement les sociĂ©tĂ©s dâAfrique centrale.
Une région riche, mais vulnérable
Du Cameroun au Gabon, du Congo Ă la RĂ©publique centrafricaine, en passant par la RDC, lâAfrique centrale dispose de terres arables abondantes, dâun climat favorable et dâune biodiversitĂ© exceptionnelle.
Pourtant, la région importe encore une grande partie de son alimentation.
Ce paradoxe nourrit la pauvretĂ©, accentue le chĂŽmage des jeunes et crĂ©e un terrain fertile pour la criminalitĂ©, les trafics et lâĂ©conomie informelle.
Lorsque la jeunesse est exclue de lâĂ©conomie productive, la rue devient une alternative dangereuse.
Agriculture et réduction de la pauvreté
Investir dans lâagriculture, câest dâabord crĂ©er des revenus locaux et stables.
Un jeune formĂ© Ă lâagriculture moderne â agroĂ©cologie, Ă©levage, transformation locale, irrigation intelligente â peut subvenir Ă ses besoins, nourrir sa famille et participer Ă lâĂ©conomie nationale.
Contrairement aux idĂ©es reçues, lâagriculture ne se limite pas Ă la production brute.
Elle génÚre des chaßnes de valeur complÚtes :
production, stockage, transformation, transport, commercialisation.
Chaque maillon est une opportunitĂ© dâemploi.
Chaque emploi est une barriÚre contre la pauvreté.

Crédits : Nana Kofi Acquah/Oxfam
Criminalité : traiter la cause plutÎt que les conséquences
Dans de nombreuses villes dâAfrique centrale, la criminalitĂ© juvĂ©nile progresse lĂ oĂč le chĂŽmage et le dĂ©sespoir dominent.
Les réponses sécuritaires seules montrent leurs limites.
Lâagriculture, en revanche, agit en amont.
Un jeune qui travaille, produit et gagne dignement sa vie est moins exposĂ© Ă la dĂ©linquance, aux rĂ©seaux criminels et Ă lâextrĂ©misme.
Former plutÎt que réprimer, produire plutÎt que sanctionner : voilà une approche durable.
Revaloriser lâagriculture auprĂšs de la jeunesse
Le véritable défi reste culturel et politique.
Pendant des décennies, les systÚmes éducatifs ont valorisé le diplÎme théorique au détriment du savoir-faire productif.
Résultat : des diplÎmés sans emploi, et des secteurs clés désertés.
Redonner Ă lâagriculture ses lettres de noblesse passe par :
- une formation professionnelle adaptée
- lâaccĂšs au foncier et au financement
- lâintĂ©gration du numĂ©rique et de lâinnovation
- une véritable reconnaissance sociale des métiers agricoles
Lâagriculture doit devenir un choix dâavenir, pas une solution par dĂ©faut.
Nourrir, employer, stabiliser
Lutter contre la pauvreté et la criminalité en Afrique centrale ne peut se faire sans une politique agricole ambitieuse.
Une agriculture qui nourrit, qui emploie et qui stabilise les territoires.
La terre, lorsquâelle est valorisĂ©e, devient un outil de paix.
Et parfois, les armes les plus efficaces sont celles qui ne font aucun bruit.
QUESTION INTERACTIVE AFROSCOPIE
đ Lâagriculture peut-elle devenir la prioritĂ© stratĂ©gique pour lutter durablement contre la pauvretĂ© et la criminalitĂ© en Afrique centrale ?
đ Comment convaincre davantage de jeunes que la terre peut ĂȘtre une vĂ©ritable opportunitĂ© dâavenir ?
âïž Clement Djoms
Politiques â AFROSCOPIE News
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