Taxe d’habitation au Gabon : entre nécessité fiscale et pression sur les ménages

AFROSCOPIE NEWS – Économie

La taxe d’habitation s’impose progressivement comme un sujet sensible dans le débat économique et social au Gabon. Présentée par les autorités comme un levier de mobilisation des ressources internes et de renforcement des finances locales, elle suscite néanmoins de nombreuses interrogations au sein de la population.

En principe, la taxe d’habitation vise à faire contribuer les occupants de logements — propriétaires ou locataires — au financement des services publics locaux : voirie, éclairage, salubrité, équipements de proximité. Dans un contexte de recherche d’autonomie budgétaire des collectivités, cet impôt apparaît comme un outil classique de gouvernance locale.

Cependant, sur le terrain, sa mise en œuvre soulève plusieurs difficultés. Beaucoup de ménages gabonais font face à un pouvoir d’achat fragilisé par le chômage, la précarité de l’emploi et la hausse du coût de la vie. Pour eux, la taxe d’habitation est perçue non comme une contribution citoyenne, mais comme une charge supplémentaire, parfois mal expliquée et inégalement appliquée.

Autre point de tension : le manque de lisibilité sur l’utilisation concrète des fonds collectés. L’absence de résultats visibles alimente la méfiance et renforce le sentiment d’injustice fiscale. Sans amélioration tangible des services publics, l’adhésion citoyenne reste difficile.

Pour être acceptée et efficace, la taxe d’habitation doit s’inscrire dans une réforme plus large : transparence, équité, progressivité et dialogue avec les contribuables. Car la fiscalité n’est pas seulement une question de recettes, elle est aussi un pacte de confiance entre l’État et les citoyens.


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